Des salles de réunion adaptées à tous ! Oxywork & rEActiv2M
Nous allons aujourd’hui à la rencontre de deux personnes, Christelle Girod (CG) et Benjamin Laquet (BL), qui se sont prêtés au jeu des questions réponses dans le cadre d’une interview croisée pour présenter leurs deux entreprises rEActiv2M une entreprise adaptée et Oxywork qui offre l’accessibilité des salles de réunion pour tous et ainsi nous en apprendre davantage sur leur collaboration.
Pour commencer, pourriez-vous vous présenter ?
CG : Je suis Christelle Girod, responsable du centre de formation interne d’une entreprise adaptée de l’agglomération grenobloise. Je travaille dans la formation professionnelle depuis bientôt 30 ans, c’est donc un secteur que je connais bien et que j’ai envie de développer en proposant notamment des actions adaptées aux besoins de personnes en situation de handicap (PSH). Je suis moi-même malentendante et cela ne m’a pas empêchée d’être formatrice pendant des années. Il est possible de pallier un handicap en proposant un environnement adapté.
BL : Je suis Benjamin Laquet, je suis gérant de la société Oxywork qui est un espace de réunion et de proworking situé à Saint-Martin-le-Vinoux près de Grenoble ouvert depuis 2 ans. J’ai une expérience en logistique, Supply Chain, gestion de projet et également en tant que responsable de la relation client qui me permet d’animer le centre.
Pouvez-vous nous parler de votre entreprise et de votre poste ?
CG : Je travaille au sein de l’entreprise adaptée rEActiv2M. Une entreprise adaptée est une entreprise qui a la spécificité d’employer au moins 55 % de travailleurs handicapés. rEActiv2M propose des solutions de gestion adaptées aux entreprises avec une expertise QSE (Qualité, Sécurité, Environnement) : audit, conseil, formation. Nous proposons des formations pour des clients externes, en particulier des formations règlementaires comme les formations SST (Sauveteur Secouriste du Travail). Nous faisons partie du groupe nea qui possède des filiales notamment en Île-de-France, à Marseille et dont le siège social est à Chambéry. Notre stratégie actuelle est d’étoffer notre offre de formations à destination des salariés du groupe en construisant des parcours de formations adaptés (savoirs de base, formations en situation de travail, voire accompagnement à la certification).
BL : Nous sommes 3 frères, nous avons créé Oxywork afin que ce soit un tiers lieu où l’on puisse y vivre différentes expériences et surtout qu’il soit accessible à tous. Oxywork se définit en 4 espaces, nous avons 3 bureaux qui permettent de recevoir des réunions, de la formation, des entretiens, du coaching. Il est également possible de privatiser ses espaces pour louer des bureaux à l’année.
Ensuite, nous avons une salle de 85 m2, qui s’appelle O2 FLEX ou nous souhaitons que diverses expériences se passe. Nous en avons déjà eu plusieurs, tels que des formations SST de l’entreprise REACTIV2M. En effet, la salle s’y prête, car elle permet d’allier la théorie à l’aide de ses outils tel qu’un écran tactile dynamique et la pratique dû à son espace modulable. Nous avons aussi eu de la formation sur la naturopathie et réflexologie ou encore des comités de direction. Un autre atout que possède la salle, c’est sa possibilité d’être autonome avec une cuisine équipée qui permet de penser Afterwork. Elle est composée d’une sono qui permet d’amplifier le son pour faire de l’animation musicale et attenant une petite salle acoustique qui permet d’atténuer les bruits. Elle permet de se trouver au calme, avoir de l’intimité et fait aussi office de phone room.
Nous avons créé Oxywork à Saint-Martin-le-Vinoux, car la position nous semblait stratégique. En effet, nos locaux sont sur l’axe Lyon Grenoble, accessible sans traverser Grenoble et à proximité de 4 sorties d’autoroute. De plus, des voies piétonnes et cyclables sont à disposition dans une zone de Brotterode en pleine expansion. C’est pour nous un réel un atout, car aujourd’hui peu d’espaces comme le nôtre sont présents sur ce bassin.
Expliquez-nous vos missions auprès des personnes en situation de handicap ?
CG : Comme je vous le précisais précédemment, je travaille à la construction de formations adaptées aux PSH. Je suis déjà référente handicap de notre centre de formation. Pour cela, je suis formée à l’accompagnement pédagogique de ces personnes par l’AGEFIPH en lien avec la démarche qualité des organismes de formation (nous sommes certifiés QUALIOPI). Il s’agit de leur proposer une accessibilité aux locaux de la formation, mais également une accessibilité aux apprentissages en adaptant par exemple les contenus, les durées des formations.
Quels sont les critères à prendre en compte lorsque vous cherchez des lieux de formations ?
CG : Les critères que l’on prend en compte sont variés. Il faut que ce soit accessible par les transports en commun et pas trop éloigné du lieu de travail de la personne. Nous nous assurons aussi que la salle est agréable et pratique. Il est nécessaire, par exemple, que le lieu soit adapté aux formations qui nécessitent de l’espace comme celles de Sauveteur Secouriste du Travail. Le confort est aussi très important : une majorité des personnes en situation de handicap son confrontées à des problèmes de dos.
J’ai souvent accompagné des personnes en reconversion professionnelle (principalement des postes dans l’entretien des locaux). Ces personnes ont généralement des douleurs dorsales, il est donc primordial qu’elles soient confortablement assises. Jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de participants en fauteuil roulant. En revanche, nous pouvons accueillir des personnes qui rencontrent des difficultés à se déplacer et à marcher. Certaines personnes ne peuvent rester assises longtemps et l’espace de la salle leur permet de se lever et de bouger. Je peux aussi parler de mon handicap, je suis malentendante.
Pour le handicap auditif, il est important que la salle ait une bonne acoustique. Quand je suis venue visiter la salle, au début de mon activité en juillet 2023, j’ai été attentive à cela. Un avantage d’O2 Flex, c’est la petite salle attenante qui permet aux personnes de se poser au calme. En tant que personne malentendante, j’aime dire que « je vais reposer mes oreilles ».
Selon vous, quels sont les principaux besoins des personnes que vous accompagnez lors des formations concernant l’espace de travail ?
CG : En conclusion, les principaux besoins pour suivre une formation dans de bonnes conditions quand on est une PSH sont multiples. Car il n’y a pas un handicap, il y a des handicaps. C’est important d’entendre le formateur, de pouvoir faire des pauses et de bouger si besoin. Il faut de l’espace et du confort. Un environnement calme sans bruits perturbants est nécessaire. Le formateur peut lui aussi avoir des besoins précis. Quand j’étais formatrice, j’ai animé une formation de sensibilisation au handicap dans une salle où l’acoustique était déplorable. Je ne comprenais pas ce que me disaient les stagiaires, je devais, sans cesse, les faire répéter. Un dialogue de sourd dans le cadre d’une formation de sensibilisation au handicap, c’est assez amusant !
BL : Selon nos différentes expériences industrielles et passé avec mes frères, nous avons voulu vraiment que ce soit un espace de vie. C’est pour cela que nous sommes très sensibles à ce que ce soit aérer et lumineux. Nous veillons à ce que chaque espace créaient répondent à ces critères. Nos locaux bénéficient d’un formidable paysage, autant qu’il soit visible des bureaux, nous avons le Vercors, la Chartreuse, et Belledonne qui sont des beaux massifs.
Nous aimons également beaucoup la musique, nous avons donc voulu créer des pièces sans résonances et un espace adapté en termes de bruits. Nous mettons un point d’honneur sur le confort, les générations évoluent et nous remarquons que la concentration est présente environ 15 minutes, au-delà les utilisateurs ont besoins de bouger, il faut donc essayer de s’adapter pour que le public se sente bien et concerné.
C’est pour cela qu’Oxywork se veut accessible à tous et qu’il a été aménagé de cette manière. Nous avons pensé RSE, c’est-à-dire que nous essayons de dématérialiser au maximum, ce qui offre encore plus d’accessibilités. Notamment avec un grand écran tactile dans la salle 02 Flex qui permet d’avoir les informations en temps réel. Ces outils favorisent l’ergonomie pour travailler et pour vivre. Oxywork souhaite vraiment s’inscrire dans cette démarche.
Pensez-vous que nos locaux répondent à ses besoins et pourquoi avoir choisi Oxywork ?
CG : Je trouve les locaux et plus précisément la salle O2 Flex très agréable. La luminosité est parfaite pour des personnes qui rencontrent des difficultés visuelles. L’écran permet d’agrandir les présentations. Quand je l’ai découverte, la première fois, je me suis dit que j’aimerais animer une formation dans cette salle. Car malheureusement, dans ma carrière, j’ai animé des actions dans des salles pas du tout adaptées à la formation. J’ai prévu d’animer prochainement une formation pour nos formateurs internes.
BL : Nous souhaitons favoriser l’autonomie des clients face à l’accès de nos salles tout en gardant un accueil physique. Oui, l’autonomie permet l’accessibilité, mais l’autonomie totale déshumanise et c’est ne pas notre objectif. Nous ressentons que les personnes qui cherchent un lieu externe ont besoin de cette relation. Nous y veillons avec un accueil physique et un accompagnement à chaque début de journée afin que l’évènement se passe bien. Ce qui est vraiment important est d’avoir le juste milieu entre l’autonomie et l’accompagnement.
Les outils présents dans la salle facilitent selon-vous les formations ?
CG : Les outils mis à disposition dans la salle sont un réel apport. L’utilisation des outils numériques dépend de chaque formateur. Pour ma part, je les utilise ponctuellement en fonction de leur utilité pédagogique. L’outil doit rester au service de la pédagogie. La salle est adaptable aux besoins de la formation, du formateur et des formés.
BL : Nous avons constaté que les outils présents dans la salle de formation plaisaient. Il est vrai qu’aujourd’hui dès qu’il y a un problème, on cherche une application et nous en oublions l’essentiel : l’humain. En revanche, pour certain, l’utilisation totale de l’outil n’est pas systématique. Il est utilisé sur 100 évènements environ pour 20 sessions avec toutes ses spécificités. Beaucoup, nous demande encore les outils de base : tableau blanc, câble HDMI. Mais nous arrivons doucement sur l’utilisation totale, car il y a un réel intérêt. De plus, nous cherchons à nous inscrire dans cette démarche puisque le fait de le présenter permet de séduire et d’instaurer une confiance avec les utilisateurs. Quand un formateur arrive, il est souvent seul, nous essayons de l’accueillir dans les meilleures conditions et il semblerait que cette méthode séduise l’ensemble des participants.
CG : Pour moi qui ai animé beaucoup de formations, le fait d’arriver dans une structure sans personne pour m’accueillir et me dire où trouver la salle et le matériel s’est avéré compliqué. En effet, c’est un stress supplémentaire avant de commencer la formation. Chez Oxywork, on nous accueille et c’est important. Cela rend notre installation plus sereine. Nous nous sentons en confiance,
prêts à accueillir les formés.
Avez-vous eu des retours de la part des participants sur l’adaptabilité et l’accessibilité de nos locaux ?
CG : Je n’ai pas eu de retour spécifiquement sur l’accessibilité, en revanche, les formateurs et les participants apprécient beaucoup la salle. Les commentaires sont toujours très positifs. Pour se restaurer, il y a un restaurant à côté et ceux qui le souhaitent peuvent déjeuner dans la salle. Si quelqu’un veut se reposer ou se mettre à l’écart, ils pourront le faire dans la petite salle attenante. C’est un espace adapté, agréable, convivial et confortable. Si les stagiaires se sentent bien, ils auront envie d’apprendre. Si le formateur se sent bien, il aura envie d’animer et sera disponible pour les participants.
Un grand merci à Christelle Girod de nous avoir accordé du temps pour la réalisation de cette interview.
Nous sommes ravis de pouvoir collaborer avec rEActiv2M.
À bientôt chez OXYWORK !